Prévenir les violences envers les personnes en situation de handicap

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Les personnes en situation de handicap ont plus de risques d’être victimes de violences sexuelles ou physiques. Ce risque s’accroît lorsqu’elles ont besoin de soutien au quotidien, ce qui peut les placer dans un rapport de dépendance. Le cadre de vie institutionnel peut aussi favoriser celui-ci. Les personnes vivant avec une déficience intellectuelle ne sont pas toujours capables de mettre des mots sur ce qu’elles ont subi. La prévention, mais aussi la possibilité de s’adresser à des services de conseil et d’examen des plaintes internes ou externes aux institutions sont essentiels.

Dans un article récemment publié, la NZZ a enquêté sur le drame qui a frappé la famille Frei. Leur fils, résident d’une institution dans le canton de Zurich, est décédé suite à une erreur au cours de ses soins quotidiens. Auparavant, il avait été abusé sexuellement au sein de l’institution.

Ce drame met en lumière un point souvent oublié ou ignoré du grand public : au cours de leur vie, les personnes en situation de handicap ont plus de risques de devenir victimes de violences sexuelles et physiques ou de subir d’autres formes de violence. Lorsqu’elles ont besoin de soutien au quotidien, elles peuvent se retrouver dans un rapport de dépendance favorable aux abus.

Une forêt ombragée au crépuscule

La prévention tout comme la mise en relation avec des services de conseil et de plainte sont essentiels pour éviter les violations de limites. ©Unsplash/ Michael Aleo)

Les institutions pour personnes en situation de handicap comportent davantage de risques d’abus. Vivre en institution peut restreindre fortement le droit à l’autodétermination d’une personne, qui n’est pas libre de choisir avec qui elle souhaite vivre dans son groupe d’hébergement, les personnes qui la soutiennent où la façon dont elle organise son quotidien (sorties, repas, etc.). La pression qui pèse sur le personnel encadrant, les fréquents changements ou le manque de personnel sont autant de facteurs de risque.

La situation des personnes en situation de handicap est trop peu documentée

Pourtant, lorsqu’il s’agit de savoir combien de personnes en situation de handicap sont victimes de violence en Suisse, impossible d’obtenir des données fiables. Là où les pays voisins ont réussi à mener des études, la Suisse reste pour l’instant à la traîne. Un fait critiqué à la fois par le Comité de l’ONU pour les droits des personnes handicapés et par le GREVIO, un comité d’expert international analysant comment la Suisse met en œuvre des mesures contre la violence liée au genre, la violence sexualisée et la violence domestique.

insieme milite, en collaboration avec d’autres association pour personnes en situation de handicap, pour que la lumière soit faite sur la situation dans notre pays et que les victimes de violence voient leur situation reconnue. Actuellement, les personnes en situation de handicap sont encore bien trop peu prises en compte dans les politiques de prévention et de lutte contre la violence. Cela leur interdit l’accès à des offres dont elles ont un urgent besoin.

Ceci est particulièrement vrai pour les personnes en situation de handicap mental. Celles-ci ne sont parfois pas en mesure d’estimer et de comprendre qu’elles ont été victimes d’un acte de violence. Il peut arriver qu’elles considèrent une violation de l’intégrité comme normale parce qu’elle a eu lieu dans le cadre d’un acte d’hygiène ou de soins quotidien. Souvent, elles ne parviennent pas à mettre des mots sur un acte de violence ou à le décrire. Leurs déclarations sont remises en cause et il arrive aussi que leur entourage souhaite leur éviter une procédure. En définitive, de nombreux actes de violence ne sont pas signalés ou pas reconnus comme tels, ce qui empêche une prise en charge adéquate.

 

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