En Suisse, la lutte contre la violence liée au genre présente des lacunes massives

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La façon dont la Suisse met en œuvre la Convention d’Istanbul a été examinée par le GREVIO, groupe d’expert·e·s international. Ses conclusions sont claires : de nombreuses exigences ne sont toujours pas remplies par la Suisse.

En signant la Convention d’Istanbul en 2018, la Suisse s’est engagée à mettre en œuvre des mesures contre la violence liée au genre, la violence sexualisée et la violence domestique. Sur le fond, le GREVIO critique à plusieurs reprises le fait que la Suisse, premièrement, ne met pas suffisamment d’argent et de ressources humaines à disposition pour lutter contre la violence, deuxièmement, ne s’adresse pas à toutes les formes de violence selon la Convention d’Istanbul et, troisièmement, continue de discriminer et de ne pas suffisamment protéger certaines personnes touchées par la violence. C’est le cas notamment des personnes en situation de handicap, qui sont plus exposées à la violence structurelle et n’ont que peu accès aux offres d’information, de conseil ou aux services de soutien spécialisés et aux refuges.

Des tâches de lumière sur un mur gris.

Les femmes en situation de handicap subissent des discriminations multiples et sont particulièrement exposées à la violence structurelle. (©Foto Bernard Hermant/Unsplash)

Les ONG et les services spécialisés du Réseau de la Convention d’Istanbul saluent le rapport du GREVIO et les exigences qui y sont liées : «Le GREVIO confirme ce que nous vivons dans la pratique : que la Suisse a de grands déficits dans la lutte contre la violence et dans la protection des personnes touchées par la violence», déclare Simone Eggler, co-coordination du Réseau de la Convention d’Istanbul. «Il faut maintenant que des fonds substantiels et durables soient enfin alloués et que toutes les personnes touchées par la violence soient réellement soutenues et protégées».

Etude de prévalence

Le groupe d’expert·e·s a formulé 59 recommandations concrètes avec différents niveaux d’urgence. Nombre d’entre elles font écho à des revendications de longue date d’insieme Suisse et d’autres organisation pour les personnes en situation de handicap. Ainsi, le groupe d’expert·e·s souligne l’importance de mieux comprendre la violence vécues par les femmes exposées à des discriminations multiples, comme les femmes en situation de handicap. La Suisse devrait également intégrer la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes dans les programmes et les politiques concernant ces groupes cibles. Le groupe d’expert·e·s encourage de plus vivement la Suisse à mettre en place des études régulières de prévalence afin d’évaluer l’étendue de toutes les formes de violence visées par la Convention d’Istanbul.

 

Prévention et violations de l’intégrité sur insieme.ch

 

 

Communiqué de presse du Réseau Convention d’Istanbul