La journée nationale des proches aidant·e·s du 30 octobre est l’occasion de rappeler que ces dernier·ère·s, essentiellement des femmes, ne sont toujours pas rémunéré·e·s pour le travail accompli. Il y a pourtant plus de dix ans qu’une initiative en ce sens a été déposée au Parlement.
Depuis plus de dix ans, les aidant·e·s demandent la possibilité d’être engagé·e·s par leur proche en situation de handicap via la contribution d’assistance (CA) de l’AI. Ce qui réglerait la question de leur rémunération. La CA permet aux personnes en situation de handicap d’engager des assistant·e·s pour les soutenir dans leur quotidien, pour autant que ces dernier·ère·s ne fassent pas partie de leur famille en ligne directe. Ainsi, il est possible d’engager un frère ou une sœur, mais pas un parent, un enfant ou un conjoint, Cette injustice touche particulièrement les personnes vivant avec une déficience intellectuelle : quand ces dernières vivent à domicile, leurs parents assument souvent leur soutien et accompagnement dans les tâches du quotidien. Sans compter que l’accès à la CA leur reste fortement limitée.
Une influence sur le marché de l’emploi
Les tâches accomplies par les proches aidant·e·s sont variées, allant de l’aide à l’organisation de la vie quotidienne à des tâches de soins, en passant par la tenue du ménage ou l’aide à maintenir des contacts sociaux. Ce travail, de par son ampleur, est difficilement compatible avec une activité professionnelle. Nombre de proches aidant·e·s réduisent ainsi leur taux d’occupation ou arrêtent de travailler, une situation qui concerne surtout les femmes.
Face au manque de réponses étatiques, d’autres solutions émergent. Dans de nombreux cantons, il est possible pour les proches aidant·e·s, ou plus précisément pour les proches soignant·e·s, d’être engagé·e·s s via les organisations d’aide et de soins à domicile. Cette possibilité n’est toutefois pas optimale pour les proches aidant·e·s de personnes vivant avec une déficience intellectuelle, puisque les tâches d’accompagnement à domicile ne font pas partie des prestations dédommagées. Fribourg, pour sa part, est l’un des seuls cantons à avoir franchi le pas en proposant un dédommagement aux proches aidant·e·s.
En 2012, une initiative parlementaire demandant la rétribution des proches aidant·e·s via la contribution d’assistance a été déposée par le conseiller national Christian Lohr (Le Centre/TG). Si les commissions compétentes ont décidé d’y donner suite près de dix ans après son dépôt, aucun résultat concret n’a encore vu le jour. Une solution unifiée et fédérale est pourtant plus que nécessaire.
Possibilités de soutien
Pour aider les proches aidant·e·s à faire le point sur les possibilités de soutien, les cantons partenaires de la journée des proches aidant·e·s mettent à disposition, sur un site Internet, des informations sur les soutiens cantonaux ainsi que des outils concrets pour se protéger du surmenage. La plateforme de la Communauté d’intérêts des proches aidant·e·s (CIPA) regroupe quant à elle les différentes manifestations visant à célébrer le travail des proches aidant·e·s.