Les organisations du monde du handicap sont déçues par les décisions prises par la commission du Conseil des Etats qui n’a pas voulu d’un système de rentes plus juste. La CSSS-E n’est manifestement pas disposée à atténuer les attaques contre les personnes les plus lourdement handicapées qui n’ont aucune chance de trouver un emploi rémunéré.
La majorité de la commission du Conseil des Etats s’en tient au système controversé de rentes du Conseil fédéral. Elle a refusé la proposition du conseiller national PDC Christian Lohr (rente entière dès 70% d’invalidité), pourtant soutenu par le Conseil national.
Attaque contre les plus vulnérables
Avec cette décision, les personnes avec un handicap très lourd (invalidité entre 60 et 79%) perdront le plus: leurs rentes seront sabrées jusqu’à 30% ! Par exemple, un assuré avec un degré d’invalidité de 72% ne touchera plus que 1296 francs par mois contre 1800 francs actuellement. Une telle réduction est inacceptable. Le système de rentes préconisé par la commission touchera de plein fouet celles et ceux qui n’ont quasiment aucune chance sur le marché du travail.
Les personnes handicapées espèrent que le Conseil des Etats suivra la ligne du National en privilégiant un projet neutre au niveau des coûts, afin de limiter les effets désastreux sur les plus lourdement handicapés. Les organisations du monde du handicap ont toujours soutenu l’idée d’un nouveau système de rentes linéaire. Mais elles refusent que ce changement de modèle soit utilisé dans le seul but d’économiser. D’autant plus que les perspectives financières de l’AI sont positives.
Concernant le mécanisme d’intervention, les personnes handicapées privilégient la variante adoptée par le Conseil national en décembre 2012.
Assainissement réaliste sans économies
Si le Conseil des Etats devait suivre sa commission et ne pas prendre en compte les impulsions positives données par le National, un référendum est à prévoir.
Les organisations de personnes handicapées sont regroupées dans l’association «Non au démantèlement de l’AI» afin de lancer un référendum au cas où les intérêts des personnes handicapées n’étaient pas pris en compte.