La Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil des Etats (CSEC-E) a pris lundi des décisions lourdes de conséquences en assouplissant les conditions d’accès au diagnostic préimplantatoire (DPI).
La commission a notamment approuvé l’autorisation du dépistage pour sélectionner systématiquement les embryons ayant une séquence chromosomique anormale, comme la trisomie 21.
Extension de la recherche
Dans le cadre de la légalisation du DPI, la Commission du Conseil des Etats s’est prononcée lundi en faveur d’une autorisation du dépistage des « aneuploïdies » : Il devrait en effet être possible de rechercher de façon ciblée et systématique des embryons ayant une séquence chromosomique normale. Seuls ces embryons seraient implantés dans l’utérus de la femme, alors que ceux qui présentent une aberration chromosomique, comme la trisomie 21, seraient détruits. On espère ainsi accroître le taux de réussite des inséminations artificielles.
Ouverture d’une brèche préprogrammée
La décision de la Commission du Conseil des Etats vient confirmer les craintes les plus pessimistes d’insieme. Les considérations d’ordre éthique sont totalement absentes des débats sur l’application du DPI. Pour garantir le succès de la fécondation in vitro, la restriction « maladie génétique grave » prévue par le Conseil fédéral est levée, et ce malgré le risque d’étendre la sélection à des « maladies » – comme la trisomie 21. Le fait que la trisomie 21 ne soit pas une maladie n’entre pas en ligne de compte. Les personnes porteuses d’une trisomie 21 mènent une vie normale et saine, avec des hauts et des bas comme tout le monde.
Un assouplissement synonyme de sélection
Le recours au DPI ne se fait pas pour des raisons thérapeutiques, mais uniquement en vue d’une sélection. Il impose de faire une distinction entre la vie qui est digne d’être vécue et celle qui ne l’est pas. Et par conséquent de déprécier et discriminer les personnes qui vivent avec un handicap, lequel pourrait être techniquement évitable. La pression sur les futurs parents de faire tout ce qui est techniquement possible pour éviter un handicap augmente encore. La recherche systématique d’anomalies devient une démarche allant de soi. Une décision libre et autodéterminée des futurs parents n’est pratiquement plus possible.
Légalisation avec des restrictions précises
Les assouplissements prévus par la Commission du Conseil des Etats dépassent largement les propositions du Conseil fédéral. Dans les discussions, insieme a fait part à maintes reprises de ses sérieuses craintes par rapport à une légalisation du DPI et, avant les débats de la commission, a revendiqué de manière très explicite des limitations précises allant dans le sens du Conseil fédéral. Les organisations réunies dans la Conférence des organisations faîtières de l’aide privée aux handicapés (DOK) ont également demandé au Conseil des Etats de ne pas assouplir le projet du Conseil fédéral et de maintenir une application restrictive du DPI.
Communiqué de presse de la CSEC-E
Lettre-insieme Brief- CSEC-E (PDF allemand)
DOK Lettre-DCSEC (PDF allemand)
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