insieme Suisse s’inquiète suite à la recommandation de la Commission nationale d’éthique d’autoriser largement le diagnostic préimplantatoire. insieme craint de voir ainsi augmenter la pression sur la sélection.
Le principe de protection de l’embryon ne justifie pas d’imposer aux couples concernés une charge qu’ils estiment trop lourde et qui serait source de peur et de souffrances ; voilà quels sont les arguments de la majorité de la Commission nationale d’éthique dans le secteur de la médecine humaine (CNE) qui ressortent d’un rapport publié jeudi.
Le recours au diagnostic préimplantatoire (DPI) est interdit jusqu’à aujourd’hui en Suisse. Cette interdiction doit être levée selon la volonté du Parlement et du Conseil fédéral. La question est dès lors de définir les conditions qui régiront les tests génétiques dans l’éprouvette. Le Conseil fédéral ne veut autoriser le DPI que dans des cas strictement définis, soit dans le cas de parents qui présentent un risque avéré de transmettre une maladie génétique grave.
La Commission consultative du Conseil des Etats souhaite une application plus libérale. Elle veut permettre le recours au dépistage des aneuploïdies également pour les parents qui souffrent d’infertilité, ce qui revient à dire pour toutes les fécondations in vitro. Alors que la proposition du Conseil fédéral concernait 50 à 100 couples par an, le modèle préconisé par le Conseil des Etats conduirait à une augmentation massive des tests sur les embryons qui passeraient ainsi à quelque 6000 par an.
La Commission d’éthique se prononce en faveur du screening
La majorité de la Commission nationale d’éthique suit dans les grandes lignes la Commission du Conseil des Etats. Elle veut mettre non seulement le DPI, mais également le screening à la disposition des couples qui pour des raisons d’infertilité ont recours à une fécondation in vitro ; les conditions seront toutefois « légèrement différentes » comme le précise la NEC dans son rapport : « On peut établir une différence entre des couples où la femme est jeune et des couples où l’âge de la femme peut impliquer une certaine probabilité d’aberrations chromosomiques comme les aneuploïdies. La majorité de la NEC est toutefois d’avis qu’aucune indication d’âge ne devrait être stipulée dans la loi pour le dépistage préimplantatoire. » Elle précise toutefois elle-même que l’efficacité du screening fait encore l’objet de controverses.
insieme craint une pression sociale sur les parents
insieme Suisse s’inquiète des conséquences d’un tel assouplissement de l’autorisation du DPI. Cette mesure n’a aucun objectif thérapeutique, mais sera exclusivement utile à la sélection. Le DPI conduit à une différenciation entre une vie digne et indigne d’être vécue, causant ainsi une dépréciation et une discrimination des personnes avec un handicap.
Il est à craindre qu’une pression croissante s’exerce sur les futurs parents pour qu’ils entreprennent tout ce qui est techniquement réalisable pour éviter un handicap. Une décision libre et indépendante des futurs parents sera ainsi rendue plus difficile. insieme s’engage pour une société qui intègre les personnes avec un handicap et leur permet de vivre dans l’égalité et la plus grande autonomie possible. Il n’est pas admissible que des parents doivent justifier la vie de leur enfant handicapé.